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Projet Valorpole de la commune de Callian sur le site de Fontsante au cœur du massif de l’Estérel.

L’ancien site minier de spath fluor dit « FONTSANTE » est situé sur la commune de Tanneron, aux confins de celle-ci et de la commune des Adrets de l’Estérel, à proximité immédiate de l’autoroute A8 et à 600 mètres du lac de Saint-Cassien, qui constitue une ressource d’eau stratégique pour l’Est Varois mais aussi un joyau de son tourisme. Ce terrain de 90 hectares environ est propriété de la commune de Callian qui entend utiliser cet espace pour le traitement des déchets du bâtiment et des travaux publics.

Le groupe SUEZ, en partenariat avec les sociétés PASINI et ENGIE Green, souhaite développer, à l’issue d’une consultation organisée par la Communauté de Communes du Pays de Fayence, un projet de site de dépôt et de valorisation d’échelle régionale : VALORPOLE.

Ce gigantesque programme comprend cinq plateformes de traitement des déchets provenant essentiellement des Alpes Maritimes et deux sites distincts d’enfouissement.

Cinq plateformes de traitement
Potentiellement dangereuses car dédiées à trier et dépolluer les déchets entrants (400 000 tonnes/an soit 1500 t/jour).
Il en résultera un dépôt toute l’année de déchets pollués, en particulier sur celle traitant les 92 000 tonnes par an de mâchefers issus des incinérateurs de Nice et Antibes.
50 000 tonnes non triées seront stockées en permanence pour un traitement par maturation qui dure 6 mois.
Deux sites d’enfouissements
  1. Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) : 95 000 tonnes/an réparties sur 10,3 ha. Elle recevrait les déchets de l’activité économique : les mâchefers traités, l’amiante, les terres faiblement polluées.
  2. Installation De Stockage de Déchets Inertes (ISDI) : 90 000 tonnes/an utilisant 8,4ha (les déchets du bâtiment seront simplement triés avec une pelle à grappin ce qui entrainera un dépôt sur site de 50% des volumes entrants).
Sur notre territoire, après séparation des produits recyclables, nous en enfouissons seulement 20%. Les produits dangereux sont retirés, traités pour être enfouis dans un site spécialisé.
Dans le processus proposé par VALORPOLE ces produits ne peuvent être retirés et seront déposés dans l’enceinte de l’ISDI.
A noter que, selon les termes du projet, des cinq plateformes et des deux zones de stockage seul l’ISDND est considérée comme pouvant présenter un risque de pollution du lac. Il bénéficierait à ce titre d’un réseau de captage des effluents pour les détourner vers le bassin versant du Vallon du Grand Cabrol.
Pour les autres unités, le risque de pollution n’est pas abordé !
A ce stade la notion de zone de chalandise est assez large puisque dans ses arguments le groupe Suez met en avant le Plan Départemental d’Élimination des Déchets Ménagers, le Plan Départemental des Déchets Non Dangereux, le Plan Départemental de Gestion des Déchets du BTP du Var, le projet de Plan Régional de Gestion des Déchets.
Cela ouvre la possibilité aux départements voisins de venir stocker leurs déchets.
Le groupe Suez évalue le traitement des déchets de la façon suivante

Apport

Recyclage

Stockage sur site

Stockage hors site

Déchets BTP

tonnes
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Mâchefers

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tonnes
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Valorisation des terres

tonnes
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Recomposition des terres

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Déchets verts

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Ultimes ISDI
(flux provenant d’autres plateformes)

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Ultimes ISND
(flux provenant d’autres plateformes)

tonnes
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Total

tonnes
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tonnes
tonnes
Les risques de pollution sont multiples

Le risque de pollution du lac de Saint Cassien

C’est un réservoir d’eau potable de 70 millions de m3. Actuellement il alimente deux bassins de vie : l’Est Varois (4 millions de m3/an) et l’ouest des Alpes Maritimes (1 millions de m3/an). Cette réserve court deux risques évidents :

Risque de pollution directe :
Le site est situé entièrement sur le versant du Vallon Charretier qui rejoint 1.600 m plus loin le lac de Saint- Cassien en face de la prise d’eau qui alimente l’Est Varois (1600m3/jour). Toute pollution du Vallon Charretier se retrouvera rapidement dans nos circuits de distribution d’eau et entrainera également une pollution durable du lac. L’hydraulique de ce projet relève d’une sensibilité extrême.

Risque de pollution indirecte :
En enfouissant ces déchets dans le périmètre d’une ancienne mine fragilisée par des galeries très profondes et des failles géologiques dont on sait pertinemment qu’elles sont orientées vers le bassin versant du lac, ce projet générera des flux d’échange inconnus entre l’eau du lac et celle de la mine. Nous risquons une pollution souterraine lente et pérenne du lac. L’hydrologie de ce projet relève également d’une sensibilité extrême.
Il y a donc un risque de santé publique majeur.

Le risque économique pour l’Est Varois

Eau potable :
Le lac de Saint Cassien est la réserve d’eau nécessaire au développement futur de l’Est Varois et de l’ouest des Alpes Maritimes dans un contexte futur de difficultés climatiques. Actuellement le lac en fournissant 5 millions de m3/an génère un chiffre d’affaire de plus de 7 M€/an mais il apporte surtout la sécurité d’approvisionnement.
Tourisme :
Outre qu’une pollution du lac aurait des répercussions désastreuses directes sur l’économie du tourisme et de la pêche, la seule présence physique d’une telle activité en bordure d’autoroute visible par des millions de touristes aura un impact négatif d’image des territoires du Pays de Fayence et de la CAVEM. Pour ces mêmes raisons il est incompatible avec le Classement de l’Estérel mis en place par l’Etat et le Grand Site de France de l’Estérel initié par les communes et dont l’obtention du label tant attendu est imminente.
Économie circulaire :
La filière de traitement des déchets du bâtiment mise en place par la CAVEM dans le cadre d’investissements énormes se veut vertueuse. Elle poursuit un enfouissement des ultimes inférieurs à 20%. Le projet VALORPOLE qui a lui pour objectif d’atteindre seulement un objectif de 50% de valorisation permettra un coût de traitement beaucoup plus attractif pour les entreprises concernées. A terme, la mise en oeuvre de ce dispositif sommaire condamne notre filière et les exploitants avec qui nous avons passé des contrats et qui ont investi massivement pour y répondre.
Il y a donc un risque économique majeur.

Le risque environnemental

Il est évident que la pollution du lac serait une atteinte durable à sa biodiversité que nous ne pouvons évaluer. La superficie considérable du site nécessite une approche réelle de sa richesse biologique qui reste jusqu’ici occultée. La mine de Fontsante est exactement tangente à l’autoroute qui forme la limite nord de l’Estérel classé et à l’ouest au vallon Charretier limite du Grand Site de France. Cette proximité immédiate, cette covisibilité avec ces deux procédures mises en place par l’Etat crée une incompatibilité paysagère totale avec un tel projet.

Il y a donc un risque environnemental majeur.

Dans ce contexte et CONSIDÉRANT que :

La mine de Fontsante est un site très sensible et potentiellement dangereux par les dépôts résiduels dus au mode d’exploitation du minerai (métaux lourds, cyanure…). Toute nouvelle activité pourrait rompre l’équilibre d’un site que l’on dit stabilisé et créer un risque irréversible,

Le dépôt supplémentaire de plus de 4 millions de tonnes de déchets potentiellement dangereux représente un risque intolérable pour notre approvisionnement en eau qui se prolongera bien après la fin de l’exploitation,

Les dommages d’image pour nos territoires produits par l’apparition d’un tel site industriel à proximité immédiate de l’autoroute A8 desservant le trafic automobile de la Côte d’Azur toute entière ne peuvent être que considérables,

L’Est Varois n’a pas vocation à favoriser les projets d’un groupe financier à la recherche de solutions pour sa propre compétitivité dans le département voisin.