Font sante, discours et réalités.
Comme je l’ai indiqué à l’issue du Conseil Communautaire du 18 février, je souhaite expliquer les raisons de mon opposition au projet Valorpôle porté par le groupe Suez dans le cadre d’un bail emphytéotique signé avec la commune de Callian.
La première raison est celle de son inadéquation avec le SCOT qui prévoit une zone de renouvellement urbain de 9,1 hectares et non un projet de plus de 50 hectares consacré aux déchets. Chacun doit prendre la mesure de ce que représente cette surface en entrée de territoire et son impact sur le paysage et l’environnement. Pour donner un élément de comparaison le projet du Vallon des Pins est de 16 hectares alors que sa vocation dépasse très largement le Pays de Fayence.
La seconde raison de mon opposition est celle de la divergence entre les discours et la réalité qui ont eu pour but de masquer la réalité sur la nature des déchets admis sur le site.
Les discours :
M Cavallier a fait parvenir aux élus un document rédigé par le groupe Suez porteur du projet d’aménagement du site sur lequel on peut lire :
« Le site est prévu pour les déchets non dangereux des entreprises et les déchets du BTP issus du bassin Azuréen. Il ne recevra pas d’ordures ménagères ».
De même la newsletter de M Cavallier reprend le même discours : « le projet n’est pas une décharge de déchets ménagers, mais un centre de valorisation et de recyclage de déchets non ménagers, dans une logique d’économie circulaire ».
La réalité :
Sauf que sur le même document de présentation du site on peut lire en tout petit sur une légende du schéma de présentation des différentes activités : « valorisation des mâchefers en matériaux routiers » et lorsque l’on approfondit la question on s’aperçoit que ce sont 100 000 T par an de mâchefers qui seront traités sur ce site provenant exclusivement des deux fours à incinération des Alpes maritimes Nice et Antibes. Or ces deux fours traitent 95% des ordures ménagères des Alpes Maritimes soit 480 000 T/an et produisent justement 100 000 T de mâchefer par an !
Or ces mâchefers ne sont en rien des déchets d’activités économiques ni des déchets du BTP que l’on met en avant pour masquer l’activité essentielle du site : le traitement et le stockage des mâchefers des incinérateurs du 06 qui ne trouvent plus d’exutoire facile depuis que leur utilisation routière a enfin été encadrée par l’arrêté ministériel du 18 novembre 2011 relatif au recyclage en
technique routière des Mâchefers d’Incinération de Déchets Non Dangereux (MIDND).
En effet ces mâchefers concentrent la partie la plus polluante des ordures ménagères : les métaux lourds que l’incinération ne détruit pas.
Une étude citée par l’ADEME réalisée par Record en octobre 2015 sur la « qualité et devenir des mâchefers d’incinération de déchets non dangereux. Etat des lieux et perspectives. » indique p 39 les valeurs moyennes en métaux lourds des mâchefers ; citons en quelques-uns :
– Arsenic : 7.1 mg/kg
– Cadmium : 14.6
– Chrome : 366
– Cuivre : 4 905
– Plomb : 1 092
– Titane : 7 157
– Zinc : 4 389.
Multiplié par un volume de 100 000 T de mâchefer c’est ainsi : 710 Kg d’arsenic, 1460 Kg de Cadmium, 36 600 Kg de chrome, 490 500 Kg de cuivre, 109 200 Kg de plomb, 715 700 Kg de titane et 438 900 Kg de Zinc qui seront convoyés sur le site chaque année et pour la partie la plus polluée stockés définitivement dans l’installation de stockage dont la capacité de 95 000 T/an permettra justement de suppléer aux difficultés d’écoulement de ces mâchefers en matériaux routiers…
Bien que maquillé en matériaux routiers alternatifs ce qui fait plus présentable, le traitement sur site avec enfouissement d’une part non valorisable de 100 000 T de mâchefers par an est l’activité principale du site en volume et surtout en rentrées financières : 10 million d’euros de chiffre d’affaire par an et un très fort enjeu pour les usines d’incinération qui traitent chaque année 480 000 tonnes. C’est le véritable enjeu pour Suez de ce site mais c’est aussi le vrai risque environnemental car les mâchefers concentrent les polluants des OMR notamment les métaux lourds toxiques.
En 20 ans ces 100 000 T/an de mâchefer laisseront sur le site plus de 40 000 T de métaux lourds dont 2 180 T de plomb ! On peut rêver mieux pour un projet qui est censé : « préserver la nature et l’environnement ».
JYH
Comme je l’ai indiqué à l’issue du Conseil Communautaire du 18 février, je souhaite expliquer les raisons de mon opposition au projet Valorpôle porté par le groupe Suez dans le cadre d’un bail emphytéotique signé avec la commune de Callian.
La première raison est celle de son inadéquation avec le SCOT qui prévoit une zone de renouvellement urbain de 9,1 hectares et non un projet de plus de 50 hectares consacré aux déchets. Chacun doit prendre la mesure de ce que représente cette surface en entrée de territoire et son impact sur le paysage et l’environnement. Pour donner un élément de comparaison le projet du Vallon des Pins est de 16 hectares alors que sa vocation dépasse très largement le Pays de Fayence.
La seconde raison de mon opposition est celle de la divergence entre les discours et la réalité qui ont eu pour but de masquer la réalité sur la nature des déchets admis sur le site.
Les discours :
M Cavallier a fait parvenir aux élus un document rédigé par le groupe Suez porteur du projet d’aménagement du site sur lequel on peut lire :
« Le site est prévu pour les déchets non dangereux des entreprises et les déchets du BTP issus du bassin Azuréen. Il ne recevra pas d’ordures ménagères ».
De même la newsletter de M Cavallier reprend le même discours : « le projet n’est pas une décharge de déchets ménagers, mais un centre de valorisation et de recyclage de déchets non ménagers, dans une logique d’économie circulaire ».
La réalité :
Sauf que sur le même document de présentation du site on peut lire en tout petit sur une légende du schéma de présentation des différentes activités : « valorisation des mâchefers en matériaux routiers » et lorsque l’on approfondit la question on s’aperçoit que ce sont 100 000 T par an de mâchefers qui seront traités sur ce site provenant exclusivement des deux fours à incinération des Alpes maritimes Nice et Antibes. Or ces deux fours traitent 95% des ordures ménagères des Alpes Maritimes soit 480 000 T/an et produisent justement 100 000 T de mâchefer par an !
Or ces mâchefers ne sont en rien des déchets d’activités économiques ni des déchets du BTP que l’on met en avant pour masquer l’activité essentielle du site : le traitement et le stockage des mâchefers des incinérateurs du 06 qui ne trouvent plus d’exutoire facile depuis que leur utilisation routière a enfin été encadrée par l’arrêté ministériel du 18 novembre 2011 relatif au recyclage en
technique routière des Mâchefers d’Incinération de Déchets Non Dangereux (MIDND).
En effet ces mâchefers concentrent la partie la plus polluante des ordures ménagères : les métaux lourds que l’incinération ne détruit pas.
Une étude citée par l’ADEME réalisée par Record en octobre 2015 sur la « qualité et devenir des mâchefers d’incinération de déchets non dangereux. Etat des lieux et perspectives. » indique p 39 les valeurs moyennes en métaux lourds des mâchefers ; citons en quelques-uns :
– Arsenic : 7.1 mg/kg
– Cadmium : 14.6
– Chrome : 366
– Cuivre : 4 905
– Plomb : 1 092
– Titane : 7 157
– Zinc : 4 389.
Multiplié par un volume de 100 000 T de mâchefer c’est ainsi : 710 Kg d’arsenic, 1460 Kg de Cadmium, 36 600 Kg de chrome, 490 500 Kg de cuivre, 109 200 Kg de plomb, 715 700 Kg de titane et 438 900 Kg de Zinc qui seront convoyés sur le site chaque année et pour la partie la plus polluée stockés définitivement dans l’installation de stockage dont la capacité de 95 000 T/an permettra justement de suppléer aux difficultés d’écoulement de ces mâchefers en matériaux routiers…
Bien que maquillé en matériaux routiers alternatifs ce qui fait plus présentable, le traitement sur site avec enfouissement d’une part non valorisable de 100 000 T de mâchefers par an est l’activité principale du site en volume et surtout en rentrées financières : 10 million d’euros de chiffre d’affaire par an et un très fort enjeu pour les usines d’incinération qui traitent chaque année 480 000 tonnes. C’est le véritable enjeu pour Suez de ce site mais c’est aussi le vrai risque environnemental car les mâchefers concentrent les polluants des OMR notamment les métaux lourds toxiques.
En 20 ans ces 100 000 T/an de mâchefer laisseront sur le site plus de 40 000 T de métaux lourds dont 2 180 T de plomb ! On peut rêver mieux pour un projet qui est censé : « préserver la nature et l’environnement ».
JYH
Page FB du groupe « Continuons ensemble pour Montauroux » : ici